Olympe déteste Simon. Simon déteste Olympe. Ça s’annonce bien ! Paris, une coloc de filles à Bastille, des raclettes au printemps, un goût commun pour la cuisine, les chaussures, les chansons cultes et la vie au jour le jour… Olympe et Salomé s’accommodent de petits boulots, de grands plaisirs et de jolis rêves qu’elles savent intouchables. Mais quand le frère de Salomé revient de l’autre bout du monde et s’installe avec elles, leur coloc girls only change brutalement de saveur. Surtout quand Simon accepte de mauvaise grâce la requête de sa petite sœur : embaucher Olympe dans le restaurant parisien qu’il comptait ouvrir en famille. Un nouveau départ à trois, quand deux membres de cette drôle de brigade n’arrivent pas à se supporter, c’est un pari fou. Pourtant, ce bistrot ressemble beaucoup à leur rêve. Alors Olympe va accepter que celui qui squatte son canapé et ses pensées devienne aussi son boss, même si c’est tout ce qu’elle s’était juré d’éviter. Trop cliché. Trop risqué. Et pourtant, ce garçon est bien trop à son goût… *** Il reçoit le morceau de viande sur le torse, ouvre grand les yeux et je le vois qui hésite entre rire et se remettre en colère. Il se mord la lèvre en attendant de se décider et je me surprends à nouveau à le trouver… alléchant.Mais merde, ce n’est pas du tout le moment ! Sérieusement ?! grogne-t-il. On ne t’a pas appris qu’on ne jouait pas avec la bouffe, dans ta super école de cuisine ? C’est immangeable, on allait le jeter de toute façon. Et la faute à qui, hein ? J’ai suivi tes règles, chef Robinson, c’est pour ça que ça a merdé ! Bah voyons…Il empoigne une tomate cuite qui était en train de refroidir dans un bol sur un lit de glaçons et se rapproche, l’air aussi arrogant que déterminé. Ça me déstabilise plus que ça ne le devrait. Je tente de faire passer mon trouble en soutenant son regard, il se plante face à moi et d’un geste nonchalant, sans se départir de son foutu sourire, il me l’écrase dans les cheveux. Son audace me fait un effet dingue. Je ne sais pas ce qui me prend mais je lui saute dessus, comme un cavalier sur son cheval fou. Ses muscles se contractent sous moi, il chancèle en riant dans la cuisine, je lui colle mes mains sur les yeux pour l’aveugler et qu’il arrête de s’agiter. J’espère qu’il y a encore du piment sur mes doigts ! Arrête ça !Simon se débat, me mord l’index, je hurle, glisse sur mes pieds, il me court après, je fuis, il me rattrape, me coince contre un plan de travail, plonge son regard mi-amusé, mi-brûlant dans le mien, puis me balance sur son épaule comme un sac à patates. Je me redresse comme je peux, j’essaie d’attraper des restes de cuisine sur le plan de travail et les lui écrabouille dessus, là où j’y arrive, dans son dos, sa nuque, sur ses cheveux, ses joues, il grogne des gros mots et nos cris se transforment en fou rire nerveux, sonore, irrépressible, en craquage complet.Il me repose enfin par terre, face à lui, le visage rempli de bouffe, de rires et de larmes. Je ne l’avais jamais vu comme ça.Si vrai.Irrésistible.Je ne pense même pas à l’état dans lequel je dois être. Je le défie du regard et je ne lâche rien. Pendant que je reprends mon souffle et mes esprits, je sens du jus de tomate dégouliner dans mes cheveux, le long de mon nez, sur mes lèvres. Et je le vois qui suit sa route du bout des yeux. Le Goût de nos rêves d'Emma Green, histoire intégrale
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